lundi 15 juillet 2013

Sopfiprotéol au Maroc

C'est d'abord les éleveurs qui seront victimes mais que le tour des céréaliers viendra ensuite puisque les satellites de la FNSEA ne visent que la rentabilité maximale de leur agro-industrie . Voici ce qui se passe au Maroc . 
En quoi cela profite aux céréaliers français que le Maroc développe fortement sa production d'huile, avec le soutien de la FNSEA et de Sofiprotéol ?


Dépendante à 100% de l’importation, la filière de l’huile est en phase d’être structurée. C’est d’ailleurs le principe de l’accord qui a été signé par l’Etat marocain, Sofiprotéol et l’Etat français, pendant la visite de François Hollande au Maroc, les 3 et 4 avril 2013. Dans cet entretien accordé à L’Economiste, Jean-Philippe Puig, DG de Sofiprotéol, revient sur cet accord, sur les ambitions de son groupe pour Lesieur-Cristal, dont il est actionnaire de référence, ainsi que sur le développement à l’international.       
- L’Economiste: Quelle est votre perception par rapport au marché de l’huile au Maroc?
- Jean-Philippe Puig: Je commencerais d’abord par la consommation. La consommation de l’huile suit finalement la démographie. Nous sommes dans une croissance de 2 à 3% dans les mauvaises années et 3 à 4% dans les bonnes années. Je considère que ces évolutions sont plutôt correctes. Ce qui nous inquiète, c’est plus l’importation par des voies illicites d’huiles provenant d’Algérie qui viennent nuire la consommation de celles d’origine marocaine, faites par Lesieur-Cristal et ses concurrents sur le sol marocain. Même si on a du mal à connaître le chiffre, ces importations peuvent représenter jusqu’à 6% de la consommation marocaine. Ce qui est quand même important.
Sur la partie amont agricole, la caractéristique au Maroc, vous le savez sans doute, est que la totalité de la matière première est importée. On met en bouteille au Maroc principalement de l’huile de soja importé des Amériques. Donc ça c’est un vrai sujet pour Sofiprotéol qui est venu pour Lesieur-Cristal, bien évidemment, mais aussi avec un engagement auprès de l’Etat marocain de contribuer au développement de la filière amont agricole du Maroc. Cela veut dire de faire en sorte d’avoir de l’huile, soit du tournesol, soit du colza cultivés sur place au Maroc. Il y a donc une structuration de la filière à faire. Elle a même déjà commencé. A ce titre, nous avons signé avec le président de la République française et Sa Majesté le Roi des accords dans ce sens. D’autres accords avec le ministère de l’Agriculture verront le jour dans les prochaines semaines. L’objectif, à terme, est de diminuer la dépendance de l’Etat au niveau de l’huile et des protéines. 
- Dites-nous plus sur ces accords…
- Le principe qui a été signé est un engagement de notre groupe Sofiprotéol de supporter ce développement de l’amont agricole. Il s’agit de mettre à disposition de l’Etat marocain tout notre savoir-faire de construction de filière. Concrètement, Sofiprotéol se développe en filière. Que ce soit en France ou dans les pays dans lesquels nous sommes, le Maroc en particulier, nous pouvons amener des pratiques culturales ainsi que de l’optimisation au niveau des semences et des intrants. Nous pouvons aussi apporter un savoir-faire en termes de rotation des cultures. Une manière d’optimiser la culture du tournesol et du colza demain, et ce, à travers notre centre technique, le Cetiom, basé à Bordeaux qui peut envoyer un certains nombre d’experts pour aider à la structuration de cette filière marocaine. Voilà notre engagement. Le premier accord signé entre l’Etat français, Sofiprotéol et l’Etat marocain dresse le cadre de travail et de support dans lequel notre groupe s’engage à supporter cette filière. Ensuite, sera discuté avec les membres du gouvernement et du ministère de l’Agriculture un accord définitif qui, j’espère, verra le jour très prochainement.
- Dans tout cela, quelle est la stratégie de Sofiprotéol pour Lesieur-Cristal?
- Notre stratégie est réellement dans la continuité de celle de Lesieur-Cristal bien avant que nous participions à son capital. C’est une stratégie qui était solide. Elle a permis de faire en sorte que Lesieur-Cristal se développe. Il n’y a donc pas de changement pour nous, il faut continuer à rester leader au niveau des huiles que se soit de soja aujourd’hui ou demain de tournesol ou de colza. Nous devons également continuer à développer les huiles d’olive marocaines. Nous avons à cet effet deux fermes de plantation d’oliviers pour lesquelles nous allons entrer en exploitation cette année. L’activité savon va aussi, à l’évidence, être poursuivie. Mais ce qui important pour nous, ce en quoi nous nous sommes bien retrouvés dans Lesieur-Cristal, c’est l’innovation. D’ailleurs, c’est l’un des 5 axes stratégiques de Sofiprotéol. Nous allons donc travailler ensemble pour voir comment nous pouvons faire profiter Lesieur-Cristal de ce que Sofiprotéol sait faire en termes d’innovation, de marketing, de développement…
- Qu’en est-il du développement à l’international?
- Lesieur-Cristal est déjà présente hors des frontières marocaines. Le fait d’être dans un groupe comme Sofiprotéol qui lui-même est présent en dehors de ses frontières, en particulier sur le sol africain, que ce soit au Maghreb ou en Afrique noire, permet de développer des synergies. Il y a, en effet, des pays où Lesieur-Cristal est présente et pas Sofiprotéol et vice-versa. Nous allons donc vendre les produits Sofiprotéol dans les pays où Lesieur-Cristal est présente et les produits Lesieur-Cristal dans les pays où Sofiprotéol est présente. Cela va nous permettre un développement plus rapide et conjoint dans un certain nombre de pays.
                     
Propos recueillis par Moulay Ahmed BELGHITI

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